Blog:2021-08-03

Je viens de recevoir le récit d'une personne qui a été en garde à vue et a eu une perquisition suite à la plainte de Benoit Thomé d'Animal Cross.

J'ai passé vite fait, je referais une belle présentation plus tard.

Bonne lecture à tout !

Mardi 29 juin.
Je suis réveillé par les aboiements de mon chien.
Je l'appelle mais il continue. Je regarde l'heure sur mon téléphone : 7h05...
Je regarde les caméras extérieures sur mon téléphone : une voiture de gendarmerie est stationnée devant mon portail. 
Ca pue ...

Ca fait des mois que je me disais qu'ils pouvaient arriver.
J'avais une vague idée que ça pouvait être imminent: les voisins avaient vu une voiture de gendarmerie faire demi-tour au bout de mon chemin la semaine précédente.
Ils s'étaient étonnés : "en 7 ans, on a jamais vu une seule voiture de gendarmerie passer ici !". 
Faut dire que mon chemin est situé au bout d'une impasse.

J'attendais une potentielle visite depuis septembre 2020.
A cette époque, j'avais publié quelques messages à propos de Benoit Thomé et sa société MedianConseil, j'avais mis des liens vers societe.com et publié son chiffre d'affaire.
J'avais expliqué qu'il n'y avait peut être qu'un seul salarié, et qu'en tant que société de conseil dans le domaine médical, les frais de fonctionnement devaient être très limités.
L'intégralité du chiffre d'affaire revenait donc très probablement dans la poche de M Thomé.
J'ai d'ailleurs trouvé récement qu'il doit y avoir un max d'optimisation fiscal : les frais de fonctionnement, comprenant le salaire de M Thomé, fluctuent chaque année, et, comme par hasard, le bénéfice net de la société tourne toujours entre -500 et 1.000€ par an, pour un chiffre d'affaire de près de 200.000€...
J'avais également fait des recherches sur la société qui avait édité le site d'AnimalCross, "Feuille de com". 
Je suis remonté jusqu'à son épouse, Mme Thomé, qui était à la tête de cette structure, mise en liquidation judiciaire il y a quelques années.
Le liquidateur était justement M Thomé...
J'avais émis l'idée que tout travail méritant salaire, l'argent de l'association détenue par M Thomé avait servi à financer le site web, donc à payer sa femme, Mme Thomé.
J'avais donc posé la question de savoir si c'était, au moins moral, légal ou pas.

Et, quelques jours après, un inconnu a publié sur le forum zoolibre une message, avec un lien, à propos du fait que M Thomé serait accusé par un corbau d'être pédophile.
Des courriers auraient été envoyés à ses voisins.
J'ai creusé un peu et je suis tombé sur ces 2 liens :
https://www.sudouest.fr/faits-divers/pau-un-corbeau-denonce-un-riverain-pervers-1711225.php
https://www.larepubliquedespyrenees.fr/2020/10/10/victime-d-un-corbeau-un-palois-depose-plainte-ma-vie-est-devenue-un-enfer,2745415.php
Un des 2 articles a pour titre : "Victime d’un corbeau, un Palois dépose plainte : "Ma vie est devenue un enfer""

De là, j'ai vite compris que mes messages pouvaient m'apporter des ennuis.
Evidement, je ne suis pas à l'origine de ces messages, je ne fais pas de diffamation, ni d'injure, j'essaie de faire des démonstrations, d'être logique, et de sortir des éléments vérifiés, sourcés.
Pour le reste, j'utilise le conditionnel..
Mais on s'était déjà aperçu sur le forum zoolibre de la capacité de Benoit Thomé à faire supprimer et déréférencer tout contenu le concernant des moteurs de recherche.
Enfin, de Google, parce que les autres sont rarement concernés.
Vu l'argent dont cette personne dispose, elle doit avoir une batterie de conseils derrière elle pour gérer son identité numérique.

La justice aura finalement mis beaucoup plus de temps que prévu à arriver jusqu'à moi.
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Un gendarme déboule donc à mon domicile, jusqu'à ma chambre où j'étais en train de m'habiller.
"Monsieur, je suis Julien Goncalves, officier de police judiciaire. Il est 7h07, vous êtes mis en garde à vue".
Je reste stoïc, ça ne sert à rien de s'affoler.
Je mets mon chien dehors, qui ne comprenait pas ce qui était en train de se passer.
Il passera plus d'une heure à gratter pour rentrer, sans comprendre pourquoi, tout à coup, il ne peut pas être avec moi, alors qu'il passe tout son temps à mes côtés.
"Ne bougez pas, restez là"
Me voilà donc debout, comme un con, au milieu de ma chambre, en regardant les 4/5 gendarmes s'affairer dans la pièce.
J'entends qu'ils cherchent du matériel informatique et j'entends "Bon, tout à l'air d'être là". 
Ben oui, tout est dans ma chambre ... ça se voit assez vite.

Là, l'Officier de Police Judiciaire (OPJ) commence à me parler :
"Vous êtes en garde à vue, pour les motifs de harcèlement, menaces de mort et usurpation d'identité".
Whaaaaat ? Menaces de mort ? Autant le harcèlement, suite à mes messages, admettons, même si ce n'est pas le cas, ça peut engendrer une enquête, je m'y attendais.
Mais menaces de mort ? là je comprends pas. Usurpation d'identitié ? Je tombe des nues.
"Vous connaissez M Benoit Thomé ?"
"Ben oui, c'est le Président d'Animal Cross, association à laquelle je fais des dons régulièrement... C'est une grosse association de défense des animaux, ils sont très connnus".

S'en suit quelques échanges courtois, l'OPJ me tutoie, pour le moment j'encaisse, je suis en train d'intégrer ce qui est en train de se passer.

Je pose juste une question : "C'est un endroit clos, vous n'êtes pas sensés porter des masques pour le covid ?" "non, nous sommes vaccinés, c'est pas nécessaire".
Bon, ok ... Si vous le dites ...

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Donc c'est parti, un des gars, visiblement le technicien de l'équipe, assez gentil, commence à regarder le matos.
Il y a là le PC de mon employeur (je suis en télétravail), je l'explique : "désolé, la session est à votre nom, on doit le prendre aussi". Bon, ok ...
On me demande le mot de passe de la session, que je donne.
On me demande le mot de passe de mon PC, j'explique que je le garde pour moi. Là, petit rictuse de l'agent suite à ma réponse. Il doit se dire "un mot de passe windows ça se change en 3 secondes...".
Bah oui, mais voilà, le disque principal est indéchiffrable, le PC est éteint. Bon courage mon gars...
Je connais la loi : seul un Officier de la Police Judiciaire peut me "contraindre" à donner mon mot de passe.
Et là, le petit gars sympa n'est pas l'OPJ. Donc j'insiste pas, je ne donne pas de détails.
Les mots de passe les plus fiables étant les passphrases, et ayant une mémoire de poisson rouge, j'ai mis en place un petit mémo à l'aide de chiffres, qui me permettent de retrouver facilement ma passphrase.
Forcément, au début de la perquisition, comme ils ont touché à tout, ils ont foutu en l'air ce mémo. Donc adieu ce mot de passe.
On m'a aussi demandé mon téléphone et son code d'accès, que je donne.
Je sais que l'exploitation d'un téléphone est un jeu d'enfant.
Ce que je ne savais pas sur le moment, c'est que leur donner le code de suite leur fait gagner un temps précieux et aussi de l'argent.
Sinon le téléphone doit être envoyé à un expert pour l'analyser. Ca demande donc temps et argent.

L'agent technique commence à démonter les disques et le SSD M2 logé sur la carte mère.
Il est super sympas, il m'explique qu'il va enlever les barettes de RAM pour accéder au SSD, qu'il a du retirer le cable de liaison USB.
Il fait ça proprement, doucement, il ne casse rien. Vraiment chapeau. Je m'attendais à autre chose pour une perquisition. C'est la première de ma vie. Merci M Thomé pour cette vaccination.
Il y a plusieurs disques dur : SSD, SSD M2 et des mécaniques. J'explique que les mécaniques sont branchés en RAID. Il me dit "ha c'est intéressant ça", et reviendra par la suite sur le sujet, mais je ne me souviens plus quel version de RAID avait été mise en place.
De toute façon, l'expert qui analysera ça saura bien rassembler les pièces du puzzle.
Mon but, à cet instant là, est de paraitre le plus cool et coopératif possible, de façon à réduire le plus possible cette phase de perquisition : ne pas leur tenir tête, ne pas les forcer à mettre tout sans dessus dessous.

Pendant ce temps, l'OPJ Goncalves sort de ma salle de bains : "c'est à vous les brosses à dents ? On les embarque pour vérifier l'ADN". <Sic>

Le technicien s'intéresse ensuite à mes imprimantes : "elles fonctionnent ?" J'explique que j'imprime avec une, et que l'autre me sert juste à scanner. Il n'y a même pas de cartouche dedans.
Il fait une page d'impression de test de celle qui imprime, et fait une photo de la plaque de l'autre.

Je comprends à ce moment là qu'on essaie de me mettre sur le dos des choses que je n'ai pas fait.
A aucun moment je ne me défends. Je n'explique rien. On ne m'a encore parlé de rien de toute façon.
Et ça ne sert à rien, ces gens là ne sont pas là pour écouter. Ils sont là pour chercher.
Ils en ont rien à faire de mes explications. Alors je les laisse chercher. Le moment des explications viendra plus tard, dans la journée, lors des auditions.

Je m'assoie sur un fauteil présent dans ma chambre, en regardant ces petites fourmis s'affairer dans un balet assez désorganisé.
L'OPJ, J. Goncalves, commence à regarder mes affaires persos, pendant que le technicien est en train d'autopsier mon PC. 
Il voit mon livre de Loic Dombreval: "Barbaries" et le photographie. Là je me fais "whaaaat ? Mais pourquoi le livre de Dombreval l'intéresse alors qu'ils sont là pour Benoit Thomé et des menaces de mort ?"

Il continue à regarder la pièce et commence à me parler. Je ne sais plus ce qu'il me dit, mais je lui dis "c'est pas "tu", mais "vous" s'il vous plait" "Ha ? Vous voulez ?" "Oui, j'insiste".
Il recommence à me tutoyer, je le reprends : "vous", je vois que ça l'énerve, tant pis. On a beau être en garde à vue et suvir une perquisition, il y a quand même le respect.

L'échange n'est pas important, il continue de chercher, et tombe sur mon armoire avec tout ce qui est "intime", et qui touche donc à la zoophilie.
Je le revois encore, calme, inexpressif, il regardait mes affaires sans rien dire.
Je le voyais progresser vers cette armoire, je m'attendais à des commentaires, genre "haaa c'est donc là que ça se passe ?"
Mais non. Il ne dit rien à ses collègues.
Il commence à sortir quelques affaires, du bout des doigts.
Il sort mes livres sur la zoophilie un par an, les pose sur le lit, avec un silence, un calme et une délicatesse assez curieuse.
Il les prend en photo un par un. C'est un long balais, tout est étalé sur mon lit, photographié.
Il déverse une petite boite à bordel (avec des vis, des petites boites vides, etc) sur mon lit.
Il prend ensuite son téléphone, avec la lumière allumée, et film l'ensemble de l'armoire, étage par étage.
Il n'y a rien de spécial là dedans, des livres et des sextoys. Le PV de perquisition notera d'ailleurs la présence "d'un sextoy en forme de phalus d'animal (poney)".
Encore une fois, je ne comprends pas ce que tout ça vient faire dans cette histoire de menaces de mort.

Le technicien a fini avec mon PC, il cherche d'autres éléments dans la pièce. Il tombe sur un vieux disque dur mécanique posé là. Je lui dis : "il est cassé celui là, c'est marqué HS dessus". Cette phrase sera resorti mot pour mot dans le PV de perquisition.
Il va ensuite dans ma caisse à bordel. Il s'attarde sur une vieille tablette android 7' et un vieux PC tablette qui 6 ou 7 ans.
Je dis que c'est la caisse à bordel, avec les câbles et le vieux matos (il y a des cartes graphiques, des vieilles cartes réseau...). Le PV de perquisition fera mention "d'une caisse d'éléments hors service". Alors que je n'ai jamais dis ça, c'était la caisse avec mes câbles. Mais bon. De toute façon, vous le verrez par la suite, les PV n'ont pas été signés.
Il embarque quand même la tablette android et le PC tablette qui m'avait couté 200€ il y a environs 7 ans. Une relique.

Il va ensuite vers mes étagères et tombe sur mes anciennes consoles NES et Super NES avec l'écran cathodique. Il bloque dessus, on en discute un peu, il a l'air d'aprécier le rétro gaming.
Il me demande où je l'ai eu, si c'est une d'époque, combien ça a couté, etc...
Je lui fais "je vous fait une visite guidée si vous voulez ?"

Par la suite un de ses collègues entre dans ma chambre, regarde mon drone, mon masque FPV, je lui propose la "visite guidée", il me dit "non, ça ira merci".
Il va du côté de mes anciennes consoles et rebelotte. A croire que ces gendarmes n'ont jamais vu de console Super Nintendo depuis 20 ans.
Donc je lui explique : "c'est pour ça que je vous avait proposé la visite guidée, on aurait gagné du temps au lieu de dire les choses 2 fois ..."

Il n'y a rien de spécial à dire sur la suite de cette perquisition, sinon qu'elle a été très bien faite, ils n'ont rien retourné, ce n'était pas l'image que je me faisais des perquisitions.
Je les ai même remercié pour leur professionnalisme à la fin de la fouille de ma chambre.
Le technicien s'est même dirigé vers les affaires que j'avais récupérées de ma maman, décédée en ce début d'année : "faites super attention avec ces affaires svp, c'est tout ce qu'il me reste de ma maman décédée il y a 4 mois". Et il a été vraiment respectueux.

Dans mon cas, ils n'ont pas cherché partout. 
Il y a des tiroirs où ils n'ont même pas regardé précisément ce qu'il y avait dedans. Ils n'ont pas fouillé dans mes TShirts ou mes chaussettes.
Ils n'ont pas ouvert mes boites de jeu de société. Ha si, le technicien qui a tilté sur la SuperNES a aussi tilté sur un jouet des années 80, il a ouvert la boite pour regarder, et a fait à son collègue : "Les Cosmocats quoi ! putain !". 
Un vrai geek.

Il y a des clefs USB qui étaient posées sur mon rebord de fenêtre, ils n'y ont pas touché.
Ils ont pris un peu ce sur quoi leur vision se portait.

J'apprendrais par la suite que ce n'a pas été le cas des autres personnes perquisitionnées ce matin là.
Je vous le dis de suite : je crois savoir pourquoi j'ai eu un traitement de faveur : la présence de nombreuses caméras à mon domicile.
Je suis persuadé qu'ils pensaient être filmés tout au long de la fouille.

D'ailleurs, en sortant de ma maison pour aller à leur voiture, ils ont bien insisté sur ce fait : pourquoi j'avais autant de caméras ? J'ai expliqué qu'étant éloigné de tout, c'était nécessaire pour éviter les vols. 
Ils ne m'ont pas cru, mais c'est pourtant bien la seule explication.
Ils ont pris en photo ma façade avec les 4/5 caméras qui sont dessus. Le PV de perquisition contiendra cette photo imprimée, avec la mention "il nous a peut être vu arriver par les caméras, ce qui expliquerait le temps qu'il a mis à nous répondre".

Rien à dire d'autre de spécial, dehors ils fouillent ma voiture, l'OPJ Goncalves prend un des CV qui étaient dedans (j'avais eu un entretien la veille pour un travail et j'avais laissé les CV sur le siège passager).
Ils m'emmènent ensuite jusqu'à la voiture, menottes, je demande pourquoi: "c'est obligé, c'est la procédure en voiture".
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On part, sur le coup de 9h30. Direction le commissariat du Mans.
1h de route nous attend.
Je repose la question pour les masques, dans cette voiture, environnement clos, sans aération, mais pas de réponse.
Sur la route qui relie Orléans au Mans, une des plus meurtrières de la Sarthe, le véhicule dans lequel je suis file le train à la voiture banalisée de devant (ils étaient venus à 2 voitures banalisées).
Je vois le compteur de vitesse de la voiture : 120kmh. C'est limité à 80kmh. Cette route est tellement dangereuse que, contrairement aux autres du département, la vitesse n'a pas été relevée à 90kmh.
Des zones de dépassement sont d'ailleurs en cours de création pour réduire le nombre d'accidents mortels.
Je fais remarquer à l'OPJ qu'il roule trop vite, que j'ai peur, que cette route est ultra dangereuse.
Il me répond qu'il sait ce qu'il fait.
L'agent à côté de moi me répond "même à 80kmh, un choc frontal serait mortel alors 80 ou 120..."
Je réplique en expliquant que c'est illégal, il faut avoir un gyrophare allumé : "on l'a, dans le coffre" qu'il me répond.
J'insiste pas et me tais.

On continue, et une dizaine de minutes plus tard, le téléphone de l'OPJ sonne : "Sébastien Minville". Il décroche, bref point de situation, raccroche, et fait à ses collègues "il a terminé, il y avait une chiée de disque dur..."
Là je comprends que je suis pas seul à avoir eu des soucis ce matin là.

Je me permets une remarque pour tater le terrain : "Vous voyez, c'est pour ça que la population n'aime plus la police : vous prenez des libertés que le peuple n'a pas droit : vous téléphonez au volant en roulant à 120 au lieu de 80."
Cette vérité clos les discussions.

Je demanderais une dizaine de minutes plus tard à faire une pause pipi. Qui sera refusée. J'attendrais d'être en cellule pour pisser.
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On arrive au commissariat. J'insiste pour pisser, on me conduit à une cellule.
Je reviens à l'entrée, mais pas longtemps, je crois que c'est à ce moment que je dis que je veux un médecin et un avocat.
Ou c'était peut être au début de la garde à vue, je ne me souviens plus exactement.
On me remet ensuite en cellule, et c'est parti pour une longue attente.

Le soucis, en garde à vue, c'est la perte de la notion du temps. Aucun bruit extérieur à ce quartier de détention. La lumière du couloir a une minuterie.
Ca permet d'avoir une idée de l'heure qui passe.
On entend les gardés à vue de la veille qui sortent. 
Des longues minutes de silence. J'essaie de me reposer, de penser, de mettre de l'ordre dans ce foutoir qu'est devenue ma tête.
Pas besoin de réviser ce que je dois faire, la procédure à tenir. Depuis le temps que je la révise, je la connais par coeur.

L'attente est très longue.
C'est le moment du repas, il doit être midi.
Le gars chargé du secteur de la garde à vue est aimable comme une porte de prison. Il me fait penser à ce petit gros dans "Les Visiteurs", celui qui se fait broyer les testicules.
Le repas passe. Je ne demande rien, je peux rien avaler de toute façon.
J'essaie de dormir, sans succès.

Le temps est rythmé par le bruit sourd de la porte d'entrée. Comme un chien, je tends les oreilles à chaque fois qu'elle bouge.
J'entends le balais du médecin qui vient regarder l'état de santé des gardés à vue. A un moment c'est mon tour.
Rien à dire, si ce n'est qu'il n'y a aucune intimité, le gardien des geoles a laissé la porte ouverte, et comme j'ai pu l'entendre de ma cellule, les échanges avec le médecin sont entendus de tous.
J'aborde le problème de l'apnée du sommeil : je ne peux pas dormir dans ma cellule, même si je suis hyper fatigué : je fais de l'apnée, si je ferme l'oeil je m'étouffe, il me fait un appareil avec un masque qui envoie de l'air pour dormir sans m'étouffer.
"Vous habitez loin ? Je doute qu'ils refassent l'aller retour pour aller chercher votre appareil"
Je me retrouve donc sans cet appareil, pourtant médical et nécessaire. Tellement nécessaire qu'il est autorisé dans les avions, en cabine, dans le cas d'un long trajet.
Mais faut croire qu'en cellule dans le cas d'une garde à vue, la santé on s'en fou un peu.
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Vient ensuite le temps de l'avocat.
Le mien est un petit jeune, j'apprendrais par la suite qu'il est avocat depuis 2 ans et demi.
J'ouvre le bal. Je lui explique que je ne lui fais pas confiance, que j'ai entendu l'avocate de la personne précédente lui expliquer fort, aux oreilles de tout le monde, ce que son client lui avait dit, d'un ton méprisant, genre "j'ai pas tout compris ce qu'il m'a dit, il m'a parlé d'une association, d'une proposition de loi ...".

Je lui parle de l'obligation de donner les mots de passe des téléphones. Il n'est pas au courant. Il fait une vérification sur son téléphone en temps réel : "Ha oui, vous avez raison !"
Il me présente un document officiel, avec la personne qui a porté plainte (M Thomé Benoit), les dates, le nom de la juge d'instruction...
Je lui fais remarquer qu'il y a une instruction en cours. Il est choqué et ne comprends pas pourquoi un juge d'instruction pour des faits de harcèlements, menaces de mort et usurpation d'identité.
Je lui explique le contexte, sans parler de zoophilie. Il comprend un peu mieux.
Je suis persuadé que je suis là à cause des quelques messages que j'ai pu lâcher sur les réseaux sociaux.
Il m'explique que pour être caractérisé, le harcèlement doit être prouvé par une altération de la qualité de vie (dépression, ITT, etc).
Je lui certifie que ça ne peut pas être le cas. Et on réfléchi vite fait, et on comprends toujours pas pourquoi je suis là.
Je lui explique que je compte garder le silence, il me dit que c'est surement la meilleur idée.


Je retourne ensuite dans ma cellule.
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Ce coup ci, j'entends la voix des gendarmes de Pau (si j'ai oublié de le mentionner, cette dizaine de personne est venue exprès du Pau) : "on va commencer par M xxx..." ha c'est donc moi qui ouvre le bal des auditions.
Au moment où je mets mes chaussures, comme je sais que je ne suis pas le seul dans cette galère, je dis tout fort "si on avait déployé autant de personnes pour Mila, il n'y aurait ptet pas eu que 12 prévenus à son procès !"
Je me dis que ça pourrait peut être donner de la force aux autres personnes, qu'il faut pas se laisser faire et ne pas avoir peur de dire tout haut ce qu'on a à dire, à défaut leur montrer mon état d'esprit.
On m'emmène dans la salle de prise d'identité, à l'entrée du secteur de la garde à vue.
Photos, prise des empreintes digitales. Vient la prise d'ADN, la petite dame commence : "je vais faire 2 prélevements" "Ha non, vous allez pas faire de prélevement, je refuse"
Là, 2 ou 3 personnes me saute dessus : "C'est un délit monsieur !" "Je sais, mais tant pis... Vous avez déjà mes brosses à dent pour l'ADN, je n'ai pas envie d'être dans vos fichiers ADN."
Bon, la tension monte d'un cran.
On m'amène ensuite au 2ème étage, salle d'audition, avec l'OPJ Julien Goncalvez. C'est lui qui semble mener la danse.
Là on commence les questions :
Etat civil, métier, les trucs classiques, combien je paie de crédit pour la maison, combien je touche de salaire ...
Je réponds sans mentir.
"Pourquoi vous avez refusé le prélèvement ADN ?"
J'explique que c'est pour défendre une idéologie, mais que si je devais être condamné, je m'y plierais volontier. Il le note.
Je précise que je serais curieux de voir une poursuite pour ce motif alors que je serais innoncenté pour le reste.

Et là, on change de registre côté questions : "Est ce que vous connaissez Benoit Thomé ?" 
J'explique que oui, que c'est le président d'Animal Cross.
"Est ce que vous connaissez sa femme ?"
"Non"

On change encore de registre :"Quelle est votre relation avec M xxx ?" (c'est un ami que je connais depuis très longtemps mais ça, ils doivent le savoir, alors pourquoi me le demander ?)

Je réponds par une question : "J'ai été assez coopératif jusqu'à présent, j'aimerais, avant de continuer de répondre, savoir précisément pourquoi je suis ici et ce qui m'est reproché".
Il ne me répond pas, et répète la question sur un ton monocorde : "Quelle est votre relation avec M xxx ?"
J'explique que je ne répondrais pas.

S'ensuite d'autres questions : "est ce que vous connaissez animalzoofrance ?"
"Je préfère ne pas répondre"
Et encore une autre question, à laquelle je réponds "Vous pouvez faire un copier coller aux autres réponses, ça ira plus vite"
Et là, l'OPJ de noter textuellement ma réponse, comme un gosse, en détachant les syllabes en les tappant ... "vous-pou-vez-faire-un-co-pié-co-llé-ça-i-ra-plus-vite"
Nouvelle question. Cette fois je ne dis plus un mot. Au bout de quelques secondes, il me regarde dans les yeux : "Mutisme ?", je fais oui de la tête.

L'audition tourne court, je ne répond à rien, l'OPJ imprime, me demande de signer, je lui explique que non. Il le prend mal.
Je redescends. Il doit être 15h30
Et là, de nouveau l'attente. Interminable. Aucune notion du temps. Je donnerais tout pour avoir une simple horloge.

On revient me chercher, on m'explique que c'est pour signer les PV de scellés. C'est le technicien que j'aimais bien.
Il m'explique qu'il y avait une faute, qu'il avait du les refaire, je ne sais pas quoi.
Je ne les signerais pas, mais je ne dis rien, ça me fait marcher et ça passe le temps.
Je remonte au second, et là je lis avec précaution les PV de perquisition et les scellés.

Ils ont mis les photos de tous les livres traitants de la zoophilie.
Il y a le détail des jaquettes de 2 DVD que j'avais, dont le DVD-documentaire Zoo : "Sur la jaquette, sur fond noir, un cheval avec dans son reflet un homme nu".
Il y a la mention du sextoy en forme de sexe de poney. Les autres sextoys "normaux" ne sont pas mentionnés. C'est bien parce que c'est un sextoy en forme de pénis d'animal que ça les intéresse.
Il y a la photo de mes caméras à la maison, avec l'explication du délai que j'ai mis à répondre.
Rien de vraiment transcendant, mais au moins ça passe le temps.
Un détail me saisera plusieurs jours plus tard. Enfin un manque : il n'est fait nul part mention de la présence d'animaux dans ce PV.
Ils recherchent des éléments liés à la zoophilie, mais ne parlent pas de la présence de mon chien.
Pourtant, lors de la perquisition, l'OPJ a trouvé son carnet de santé, il a regardé son nom, et me fait "il a quel âge le petit xxx ?"

Je les remercie pour ce moment de détente, en expliquant que ça m'avait permis de me dégourdir les jambes, mais que je comptais pas les signer.
Là j'entends, d'un ton sarcastique : "Ha, il y a quelque chose dans les PV qui vous dérange alors si vous voulez pas les signer ?"
"Non, mais vous n'avez pas été sympas depuis le temps, avec l'excès de vitesse et les masques, vous avez refusé de me dire précisément pourquoi j'étais ici, alors je ne vais pas être coopératif plus que ça"
"Ha ha c'est une raison stupide ça..." et il continue son blah blah.
Je me lève pendant qu'il parle, et je fais, excédé : "Bon, on peut y aller ?" en faisant un pas vers la sortie.
J'avais pas envie de me lancer dans une discussion puérile sans fin, ça ne nous aurait mené à rien.

Une fois redescendu à la section gardés à vue, le téléphone du technicien sonne, je crois reconnaitre la musique, alors je tente la discussion : "Ha ! Akira ?" "Non, Ghost in the Shell"... Il a très bon gout, je savais que c'était un geek. Mais je me suis planté. Tant pis.
Il est vraiment fort sympathique.

Une fois arrivé aux cellules, pas le temps de reprendre place, on me rappelle pour une seconde audition avec un avocat.
On m'explique que ce n'est pas le même que le midi, qu'il était indisponible ... le second avocat, qui monte au second avec moi, ne comprend pas et commence à se plaindre "mais on me l'a pas dit ça ... donc je ne peux pas m'entretenir avec mon client ?"
"Non, il a déjà eu un entretien avec son avocat à midi"
"Il a déjà été auditionné ?! mais ça se fait pas comme ça ... ma présence ne sert à rien ..."
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On arrive devant ce cher Julien Goncalvez, l'OPJ, et mon avocat commence à se plaindre. 
Il explique la situation, je fais quelques remarques histoire de mettre un peu l'ambiance, et l'OPJ me recadre directement, excédé, avec une force incroyable : "Ecoutez, vous, vous la bouclez, je discute avec votre avocat, je n'ai pas besoin de vos remarques déplacées !"
Je me tais, j'ai eu ce que je voulais : j'ai besoin de connaitre l'état d'esprit des gens avant de parler. Au moins je sais à quoi m'en tenir.
Ils doivent être excédés, lassés, fatigués : ils sont venus de Pau, jusqu'au Mans, et ils n'ont rien trouvé de flagrant.
Ils doivent penser, à juste cause, que tout ça est du temps de perdu.

Mon avocat demande qu'au moins on puisse discuter en tête à tête une dizaine de minutes. Ce qu'il obtient.
Avant de partir, l'OPJ lui explique que ça sert à rien, de toute façon je ne répondrais à rien, ça va aller très vite.
On discute vite fait, lui aussi est choqué qu'une instruction soit en cours pour ces motifs... 
Il m'explique qu'ils font vite parce qu'il est quasiment 19h et qu'ils ne veulent pas faire de prolongation de garde à vue.

Bref, l'audition commence, et là l'OPJ commence à me poser des questions dans le même style que le matin, mais de façon un peu plus précise, suivant les infos qu'ils ont obtenues entre temps.
Le ton de voix de l'OPJ est d'une lassitude extrême, teintée d'enervement marqué. Il en a marre, mais il doit faire cette auditionn pour la forme, c'est l'impression que ça me donne.
Il a envie d'aller très vite, surement pour reprendre la route vers Pau le soir même.

Les questions commencent : il me rappel mon obligation de donner le code de déverouillage de mon téléphone, et me parle du délit du refus de donner mon ADN.
Je lui explique que je ne serais pas poursuivi pour l'histoire du harcèlement et des menaces de mort, et que ça serait un peu stupide d'être uniquement poursuivi pour refus de donner mon ADN alors que je ne suis pas poursuivi pour le reste ... On verra si j'ai raison, le temps nous le dira.

Et ça continu : est ce que je connais animalzoofrance, zoolibre, est ce que je suis au courant de la proposition de loi sur la lutte contre la maltraitance animale.
Il m'explique qu'un article vise la zoophilie, il me demande ce que j'en pense.
Et là, une question : "M xxx vous surnomme xxx, l'admin de zoolibre est xxx est ce que c'est vous ?"
"Bah non c'est pas moi". Autant j'ai un compte sur zoolibre, autant j'administre pas de forum...
Mais je me dis sur le coup "mais pourquoi il a été raconter ça..."
Et, après avoir discuté avec lui, quelques jours plus tard, il n'avait rien dit en fait. 
Donc il y a eu lecture de nos échanges SMS ou écoute de nos conversations pour savoir le surnom qu'il me prétait.
Donc pas mal de questions encore autours de la zoophilie, le wiki, le forum. J'explique que j'ai rien à voir avec tout ça.

Ensuite, il me liste les éléments du dossier. Enfin.

"Le xxx, une école de jeunes musulmans, située à Bordeaux, reçoit un document de plusieurs page, l'incitant à commettre des actes de violence envers Animal Cross. Le mail est envoyée via une adresse protonmail, est ce que ça vous parle ?"
Là, uppercut, je comprends pas. Je commence à rire, mais c'est un rire nerveu. J'explique que j'ai rien à voir là dedans.
Il continue : 
"Le xxx, M Benoit Thomé reçoit à son domicile un photo montage, dans une enveloppe cartonnée, montrant sa femme égorgée..., est ce que ça vous parle ?"
Direct du droit, la tension est à son maximum, je commence à m'énerver, les larmes me viennent, j'explique en gueulant et en pleurant que je ne suis pour rien dans ces trucs là ...
C'est un vrai choc. Je savais qu'il était possible que Benoit Thomé me mette sur la tronche l'histoire des courriers reçus par ses voisins. Mais venir dire que je serais à l'origine de choses aussi attroces me destabilise.
C'est un choc que je n'arrive pas à intégrer en si peu de temps.
L'OPJ me montre les preuves, des pages de texte, des photos sur fond noir, des polices de caractère style "sanglante" avec des lettres écrites en couleur rouge qui semblent "couler".
Plusieurs jours après, en repensant à ces documents, ils ressemblent, dans leur aspect, à l'enquête d'AnimalCross sur la zoophilie : des couleurs sombres, noir et rouge.
Est ce que c'est des preuves inventées ? Je ne le saurais surement jamais.

J'explique qu'avec les adresses IP et les adresses email, en protonmail et en gmail dont il m'a parlé, il est facile de remonter aux vrais auteurs des faits, qu'ils ont qu'à faire leur travail correctement.
Je continue en pleurant et en gueulant, je suis au bord de la crise de nerf à cause de l'injustice de cette folie : "Tout ça pour ça ?! vous avez saisi mon PC du boulot, je suis en période d'essai, je vais surement perdre mon emploi, à cause de ces conneries, parce que vous faites pas votre boulot correctement !
J'ai rien à voir avec tout ça ! vous vouliez mon code de téléphone, je vous l'ai donné, vous verrez qu'il y a rien dedans, je suis pas un terroriste ! quand je suis pas d'accord avec quelqu'un, je le dis... Je fais pas des montages photo digne d'al kaïda !"
Il note le mot de passe.
Et il continue de la même voix lassée et monocorde:
"Le xxx, des courriers sont envoyés au voisine de M Thomé... Est ce que ça vous parle ?"
"Oui ça me parle, ça a été relayé sur les réseaux sociaux, j'ai vu l'info passer, mais j'ai été vérifier et je me suis vite aperçu que c'était un fake avec un générateur de Snapshat...
D'ailleurs vous allez continuer sur quoi ? Je sais que la porte d'Animal Cross a été taggué "mort à l'ours", et qu'il y a eu un début d'incendie, M Thomé a plein d'ennemis, est ce que vous allez me mettre ça sur le dos aussi ?"
C'est ces courriers dont parlent les articles de journaux et que j'ai pu trouver sur Twitter en cherchant avec les bons mot-clefs, et qui m'a fait prendre conscience que M Thomé allait surement sauter sur cette occasion pour m'emmerder.

J'arrête d'écouter la suite, me disant que de toute façon j'aurais les éléments du dossier à l'issue de l'instruction.
Je sais aujourd'hui que c'était une erreur, parce qu'en cas de non lieu, je n'aurais accès à rien... et qu'il ne peut pas y avoir d'autre issue que le non lieu. donc je ne reverrais jamais ces éléments.
Note à moi même pour les prochaines fois.
Je lui dit d'arréter là, que c'en est trop, je n'ai pas envie d'écouter toutes ces conneries alors que j'ai rien à voir avec tout ça, que je ne suis pas un terroriste, mais il continue sa liste sans m'écouter, avec lassitude, mais comme si il était obligé de me les présenter.

Parmi les éléments qui me sont présentés, il y a une histoire de mail protonmail, gmail, d'envoie de photo via photobox dans une enveloppe cartonnée, l'histoire d'une école musulmane de Bordeaux, encore une autre association musulmane. 
Visiblement, une personne essaie de monter les musulmans contre Benoit Thomé.
Comme ce n'est pas moi, cette personne doit toujours être en train de s'affairer à cette tâche.
J'espère qu'on ne va pas venir me chercher chaque fois que Benoit Thomé recevra de nouvelles menaces.

A la fin il me présente, excédé le PV, en me disant "de toute façon vous le signerez pas ?" "Exactement".
Je demande "et maintenant ?" et l'OPJ explique que je peux être déféré au juge d'instruction de Pau le lendemain matin.
Je regarde l'avocat "il est sérieux ?" et il me dit que oui. L'OPJ enfonce le clou : "vous refusez de répondre, il faudra bien que vous répondiez à quelqu'un !"
Je reste là, persuadé que je serais defferé le lendemain à Pau, pour être entendu.
Ca ne me dérange pas plus que ça. Je me suis préparé à pas mal de choses, même à faire un petit séjour en prison un jour. 
Alors faire 700kms pour être présenté à un juge d'instruction, ça passe.
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Au final on me ramène dans ma cellule.
J'entends les sorties. Il est 19h passé.
Au final on m'appelle pour me faire sortir vers 19h15.
Je suis accueilli par toute l'équipe de Pau, au rez de chaussée, section gardés à vue.
Ils ont fait leur paquetage, ils sont sur le départ.
Donc c'est bien ce que j'avais prédit le matin : je serais libre le soir.

Je commence à marcher dans le couloir et, bien qu'ayant une mémoire de poisson rouge, je me suis forcé toute la journée à retenir et à répéter dans ma tête le nom de l'OPJ.
Dans le couloir qui va à la sortie, escorté par le gros gars pattibulaire qui garde les geoles, je me retourne, et je fais tout fort "Monsieur Julien Gonalvez, c'est bien ça hein ?"
Le gars me regarde, me fait "houais c'est ça !" et je lui dis "à bientôt alors !"
Et là, j'ai cru que le gars qui m'escortait allait me mettre un pain.

Voilà pour le récit de la journée.
J'espère ne rien avoir oublié.
Si j'ai oublié des choses, je le ferais savoir pour faire des ajouts.
Si vous avez des questions, n'hésitez pas à me les poser : [email protected]