Cent Vingt Journées de Sodome

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Œuvre qui se caractérise par sa violence et sa radicalité obsessionnelle. Elle semble prendre à rebours toutes les valeurs sur lesquelles se construit la civilisation. Autour d'un banquet les Cent Vingt Journées de Sodome sont le théâtre de toutes les perversions dont les plus violentes.

À bien des égards, Sade paraît marqué par la lecture des Antiques et notamment les Vies des douze Césars de Suétone : « là où le biographe latin dressait des portraits à charge des successeurs d’Auguste et ne faisait l’inventaire de leurs crimes que pour mieux les condamner, Sade, au contraire, exalte leur folie meur- trière et se lance dans une apologie du crime bien éloignée des vues de son prédécesseur. »[1]

« Cette proximité de l’homme et de la bête, cristallisée dans la figure emblématique du satyre, se retrouve dans l’œuvre de Sade, qui l’emploie très fréquemment à propos de ses libertins, soit pour évoquer leur lubricité, leur vigueur ou leur pilosité »[2]

Sans doute moins connu, l’épisode rapporté par Suétone selon lequel l’empereur fit donner un ballet dont le sujet était Pasiphaé, jouée par une femme enfermée dans une génisse de bois et saillie par un taureau, inspire à Sade plusieurs de ses scénarios érotiques zoophiles des Cent vingt journées de Sodome, notamment celui de la 35e passion criminelle : « Il se fait placer dans un panier pré- paré, qui n’a d’ouverture qu’à un endroit, où il place le trou de son cul frotté de foutre de jument, dont le panier représente le corps couvert d’une peau de cet animal. un cheval entier, dressé à cela, l’encule et pendant ce temps-là, dans son panier, il fout une belle chienne blanche » (p. 332).[3]

Notes

  1. Vincent Jolivet,« Sade et Suétone », Dix-huitième siècle, 2009, vol. I, n°41 p. 630
  2. Vincent Jolivet,« Sade et Suétone », Dix-huitième siècle, 2009, vol. I, n°41 p. 630
  3. Vincent Jolivet,« Sade et Suétone », Dix-huitième siècle, 2009, vol. I, n°41 p. 637