Lévitique

Le Lévitique est le troisième des cinq livres du Pentateuque dans l'Ancien Testament chez les chrétiens ou Torah chez les Juifs. Il doit son nom au terme « lévite » (en grec: Λευιτικός), prêtre hébreu, lui-même issu de la tribu de Lévi ou provient de l'hébreu "Vayikra" (ויקרא, littéralement "et Il appela").

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Il évoque des devoirs sacerdotaux en Israël. Il met l'accent sur la sainteté de Dieu et le code selon lequel son peuple pouvait vivre pour devenir saint. Son but est d'enseigner les préceptes moraux et les vérités religieuses de la loi de Moïse au moyen du rituel.

On a avancé que Moïse était l'auteur du Lévitique[1]. Des recherches récentes en théologie et en archéologie montrent que ce n'est pas le cas. L'étude de l'hébreu dans le texte fait apparaître plusieurs styles d'écriture différents, et l'étude du contenu montre plusieurs préoccupations théologiques qui ne sont pas toujours conciliables. Il est donc raisonnable de penser que le Lévitique, comme l'ensemble du Pentateuque, a été écrit par plusieurs auteurs, et il est peu vraisemblable que Moïse en ait fait partie.

Ce livre comprend 27 chapitres, qui relatent l'exposé à Moïse des lois et des rites de Dieu. C'est essentiellement dans le Lévitique que la condamnation religieuse de la zoophilie trouve sa source.

Composition

  • Les chapitres 1 à 7 expliquent les ordonnances du sacrifice.
  • Les chapitres 8 à 10 décrivent le rituel observé lors de la consécration des sacrificateurs.
  • Le chapitre 11 explique ce que l'on peut ou ne peut pas manger et ce qui est pur ou impur.
  • Le chapitre 12 parle de l'état des femmes après l'enfantement.
  • Les chapitres 13 à 15 sont des lois relatives à l'impureté cérémonielle :
    • Chapitre 13 : lèpre humaine, tumeur, dartre et tache,
    • Chapitre 14 : purification du lépreux,
    • Chapitre 15 : impuretés sexuelles.
  • Le chapitre 16 contient le rituel à respecter le jour des expiations.
  • Les chapitres 17 à 26 contiennent un code de lois traitant des observances religieuses et sociales.
  • Le chapitre 27 explique que le Seigneur a commandé à Israël de consacrer au Seigneur ses récoltes et ses troupeaux de gros et de petit bétail.

Commentaire sur le Lévitique

Le commentaire sur le Lévitique dans la tradition du judaïsme rabbinique est le Sifra, aussi appelé Torat Cohanim.

Rabbi Ishmaël a exposé treize principes d'herméneutique dans la Baraïta, qui se trouve en introduction au Sifra.

Le livre sert à la compréhension de la liturgie chrétienne : dans la théologie de la messe, le sacrifice est interprété comme étant l'Eucharistie, c'est-à-dire l'offrande de Jésus sur la croix.

Les interdits sexuels dans le Lévitique

Le Lévitique comporte de nombreux interdits concernant la sexualité qui vont de l'adultère à l'homosexualité en passant par la zoophilie. Chaque fois leur sanction est draconienne puisque ces "crimes" sont punis de mort.

Condamnation de la zoophilie

Noter que la mention de la zoophilie ne figure pas dans le chapitre consacré aux impuretés sexuelles.

Lv 18:22,23 et 20:15-16.

« Tu ne coucheras point avec une bête, pour te souiller avec elle. La femme ne s'approchera point d'une bête, pour se prostituer à elle. C'est une confusion »
(Lévitique, 18.23)

« L'homme qui donne sa couche à une bête : il devra mourir et vous tuerez la bête. »
(Lévitique, 20.15)

« Si une femme s'approche d'une bête, pour se prostituer à elle, tu tueras la femme et la bête ; elles seront mises à mort : leur sang retombera sur elles »
(Lévitique, 20.16)

C'est sur la base de ce texte que repose notamment la condamnation à mort des personnes convaincues de bestialité ainsi que de l'animal (Lv 18:23 et 29, 20:15 et 16) qui sera perpétuée jusqu'à l'époque moderne et figurera même encore dans la législation américaine au début du XXe siècle.

Cette condamnation de la zoophilie se retrouve également avec l'adultère dans l'Exode (22:19) et le Deutéronome (27.21).]]

« Quiconque s'accouple avec une bête sera mis à mort. »
(Exode, 22.19)

« Maudit soit celui qui couche avec une bête quelconque! -Et tout le peuple dira: Amen! »
(Deutéronome, 27.21)

Interprétation

Les prescriptions du Lévitique sont souvent interprétées comme une insistance sur la vie comme en témoignent les interdits relatifs au sang symboles de la vie. Les interdits sexuels soigneusement décrits, dénoncés et sanctionnés dans le Lévitique sont très sévères à l'égard de tout ce qui est considéré comme des déviances. Il s'agit en réalité de pratiques sexuelles qui ne concourent pas à la procréation. Dans le cadre de la promesse établie entre dieu et le peuple d'Israël, il semble que toute l’énergie sexuelle doit être mise au service de la descendance légitime (les relations sexuelles hors mariage comme l’adultère, le viol, la prostitution) et ne pas être détournée de la perpétuation du groupe (l’onanisme (Gn 38), l’homosexualité masculine ou féminine, la zoophilie).

Le Lévitique contiens des lois et des rituels de piété mais dans un sens plus général il traite de la capacité d'Israel à mettre en œuvre l'accord installé par dieu dans la Genèse et l'Exode ce qui est envisagé dans la Thorah comme l'entrée dans une relation spéciale avec dieu. Ces conséquences sont établies en terme de communauté de relation et de comportement.

C'est à ce titre que l'on peut également envisager la condamnation de la zoophilie comme une opération de distinction par rapport aux peuplades avoisinantes chez qui les pratiques sexuelles avec les animaux semblaient ou étaient réputées monnaie courante[2].

Une lecture sélective du Lévitique

Les préceptes présentés dans le Lévitique constituent un ensemble de règles particulièrement rigoureuses. Nombre d'entre elles ne sont pas suivies par les fidèles des grandes religions monothéistes. À titre d'exemple, le passage 11:10 interdit de manger des crustacés[3] ou encore au chapitre 10, l'interdiction de manger du sang[4]. On observe clairement une lecture sélective accordée à ce texte par les grandes religions contemporaines.

[citer d'autres exemples]

À ce titre on peut légitimement s'étonner de voir que la condamnation morale de la zoophilie fondée sur ce texte persiste encore.

Sources

Notes

  1. Gordon J. Wenham, The Book of Leviticus, Grand Rapids, Michigan, William B. Eerdmans Publishing Company, 1995. Ch. 8: "The Traditional View ... is the view that Leviticus was compiled by Moses himself, or at least that the material in the book, if not its final shape, goes back to Moses."
  2. (it) A. CHABREL, "Gen. 2, 18.20: Una polemica sottintesa dello Jahvista", dans Bibbia e Oriente Fossano, vol. 22, n° 4, 1980, p. 233-235.
  3. "Mais vous aurez en abomination tous ceux qui n'ont pas des nageoires et des écailles, parmi tout ce qui se meut dans les eaux et tout ce qui est vivant dans les eaux, soit dans les mers, soit dans les rivières."
  4. "Si un homme de la maison d'Israël ou des étrangers qui séjournent au milieu d'eux mange du sang d'une espèce quelconque, je tournerai ma face contre celui qui mange le sang, et je le retrancherai du milieu de son peuple."


--Chiron 20 août 2009 à 13:00 (CEST)