Doxxing de l'association Animal Cross - 2021

De AnimalZooFrance
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Une vidéo a été montée pour l'occasion, qui résume cette histoire :

C'est avec une vive émotion que je rédige cet article ce soir.
Animal Cross a publié, le 26 octobre 2021, sur son site web, des extraits d'une interview publiée ici même il y a plusieurs mois.
Cet encart a été ajouté avant ces extraits : "On nous demande régulièrement ce que pensent les zoophiles et comment ils se comportent. Aussi, nous reprenons ci-dessous un extrait de l’entretien que le responsable du site Animalzoofrance a accordé ce printemps à trois jeunes étudiants en école de journalisme pour expliquer son point de vue. L’intégralité se retrouve sur le site d’Animalzoofrance.".
2021-11-03 AnimalCross portrait zoophile.png

En pieds de page, Animal Cross a rajouté une ligne, diffusant les coordonnées d'une personne suspectée être zoophile et administrateur de ce site : "La personne qui a donné cet interview s'appelle xxx xxx. Il demeure à xxx (xxxxx)".
2021-11-03 AnimalCross portrait zoophile doxing.png

La personne ciblée par cet article a fait constater par huissier que ses coordonnées personnelles avaient bien été publiées, avant de porter plainte à la gendarmerie.
L'article a été modifié dans les heures suivants la plainte, et la ligne contenant les coordonnées de cette personne a été enlevée.

Combien de temps cet article est il resté en ligne ? Difficile à dire. L'article est daté du 26 octobre. La plainte et la modification de l'article ont été faits le 31 octobre.

Cette diffusion d'informations est extrêmement grave, elle pourrait aboutir à des dommages physiques envers la personne nommée par l'article.
Vous pouvez consulter l'article modifié sur le site d'Animal Cross à l'adresse https://www.animal-cross.org/portrait-dun-zoophile/

Qui est le rédacteur de cet article ? Benoit Thomé ? Difficile à dire.
Ca serait étrange, étant donné que Benoit Thomé a été la cible de ce genre de menaces fin 2020 / début 2021, qui ont mené à l'ouverture d'une information judiciaire.

L'origine de ces informations personnelles

D'où viennent ces noms, prénoms et ville qui ont été publiées par Animal Cross dans cet article ?
Fin 2020, début 2021, Benoit Thomé, président de l'association Animal Cross, est la cible de menaces de mort, usurpation d'identité, harcèlement.
Suite à ces menaces, il portera plainte contre X, et obtiendra l'ouverture d'une information judiciaire.
Il a orienté l'enquête vers ce site, animalzoofrance.com, en expliquant qu'il était à l'origine de ces menaces.
Un article disponible en cliquant ici reprend cette affaire en détail, mais cette information judiciaire a entrainé des gardes à vue, perquisition et saisie du matériel informatique.

S'étant constitué partie civile, Benoit Thomé a accès à l'intégralité du dossier d'instruction, ce qui comprend les photos, coordonnées et contenu des auditions menées dans le cadre de l'enquête.
Les personnes interpellées ne sont pas à l'origine des menaces, mais cette instrumentalisation de la justice a permis à Benoit Thomé d'obtenir les coordonnées de ces personnes.

Pourquoi avoir publié ces informations ?

Deux pistes sembles possibles :

Fin de l'instruction en cours

C'est une des causes les plus probables : la fin de l'enquête en cours sur les menaces de mort dont Benoit Thomé a fait l'objet.
Les 3 personnes interpellées n'étant pas responsables des menaces dont a fait l'objet Benoit Thomé, la fin de l'instruction se soldera par un non-lieu, c'était annoncé ici même dès le début de cette affaire.
Benoit Thomé a peut être souhaité se faire justice lui même.

La demande d'examen par Animal Cross

La personne dont les coordonnées personnelles ont été dévoilées par Animal Cross avait engagé, depuis une quinzaine de jours, des démarches auprès d'Animal Cross et des députés Dimitri Houbron et Loïc Dombreval, pour les inviter à venir examiner ses animaux.
Peur d'une saisie à titre préventive des animaux, qui aurait été un grand traumatisme pour les animaux, l'idée était d'inviter les associations de protection animale à venir vérifier que les propos tenus par Animal Cross n'étaient pas justifiés, et que les animaux étaient très bien traités, mieux que la moyenne.
Peut être pour éviter une confrontation avec cette personne, Animal Cross aurait préféré divulguer les coordonnées de cette personne plutôt que de devoir constater par eux même qu'ils se sont trompés à propos de cette personne.

Les conséquences juridiques

Les conséquences juridiques semblent énormes côté Animal Cross.
Un constat d'huissier a été fait dès la constatation de la publication de ces informations.
Une plainte dans l'urgence a été portée par la personne dont les coordonnées ont été publiées, ce qui a eu pour effet leur suppression dans les heures suivant le dépôt de plainte.
Aux dernières nouvelles, un avocat a accepté de s'occuper du dossier, afin de porter une plainte devant le procureur de la République.
Selon les dires de l'avocat, les conséquences juridiques sont extrêmement graves et pourraient aboutir à la dissolution de l'association Animal Cross.
La condamnation ne semble faire aucun doute à la vue des éléments apportés par AnimalZooFrance.

La plainte repose sur un article qui a été introduit dans la loi cet été, après l'adoption d'un amendement appelé "amendement Paty", en référence à Samuel Paty.
Samuel Paty est le nom de ce professeur qui a été tué par un musulman radical, après la publication de ses données personnelles sur le réseau Facebook.
Le Gouvernement a promis mettre fin à cette méthode de "doxxing", qui consiste à diffuser publiquement des données permettant d'identifier une personne en espérant qu'une ou plusieurs personnes aillent s'en prendre à elle.

Et c'est exactement ce qui s'est passé ici.
La vie de la personne dont les informations personnelles ont été diffusées publiquement par Animal Cross est peut être en jeu.
Peut être qu'un déséquilibré a eu accès à ces informations et est en chemin pour faire justice lui même.

Les réactions de la protection animale

Amandine Sanvisens (présidente de l'association de protection animale PAZ) et le député Dimitri Houbron (qui a travaillé avec Animal Cross sur la PPL Animaux ont réagit face à cette diffusion.
De son côté, Amandine Sanvisens explique qu'il ne faut pas intervertir les rôles : c'est Animal Cross qui a reçu des menaces de mort.
Et Dimitri Houbron d'ironiser : "S'il y a un délit, il faut porter plainte, si elle est classée c'est qu'il n'y avait rien".


Une audience prévue en 2023

Après des mois de relances et plus d'une année d'attente, une audience aura lieu au Tribunal correction de Pau en avril 2023.
Nous ne savons pas pour le moment si nous allons communiquer sur cette audience, pour des problèmes évident de diffusion de l'information.
Il y a fort à parier que Benoit Thomé demandera à des journalistes d'assister à cette audience.

La victime, qui s'est constituée partie civile, demandera certainement à ce que l'audience ait lieu à huit clos pour éviter une mauvaise publicité.

Le débat sur le fond de l'affaire

C'est bien l'article 223-1-1 du Code Pénal qui a été retenu contre M. Benoit Thomé, prévenu dans cette affaire, et qui comparaitra devant les magistrats en avril 2023.
Sera-t-il condamné ?
La réponse est sans appel : oui.
Pourquoi, la réponse est simple et complexe, je vais tenter de vous expliquer.

Pour qu'il soit condamné, il faut que le juge constate le délit.
L'article 223-1-1 est le suivant :

Le fait de révéler, de diffuser ou de transmettre, par quelque moyen que ce soit, des informations relatives à la vie privée, familiale ou professionnelle d'une personne permettant de l'identifier ou de la localiser aux fins de l'exposer ou d'exposer les membres de sa famille à un risque direct d'atteinte à la personne ou aux biens que l'auteur ne pouvait ignorer est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.

Tout comme l'article 521-1 que nous connaissons par coeur ici, cet article 223-1-1 est également soumis à plusieurs critiques.
Certaines personnes émettent des critiques assez réelles quand à son existence.
Vous pouvez prendre connaissance de ces critiques dans le PDF suivant : https://www.unilim.fr/omij/wp-content/uploads/sites/9/2021/10/3-Billet-OMIJ-Yann-MOCAER-FINAL.pdf

Pour qu'il y ait condamnation d'Animal Cross, il faut donc plusieurs choses.
Tout d'abord, Animal Cross n'apparait pas comme personne morale à l'audience, seul Benoit Thomé est nommé en tant que personne qui a diffusé les coordonnées.
Est ce que la responsabilité d'Animal Cross sera recherchée ? Rien n'est moins sur, il va donc falloir démontrer que l'association Animal Cross est aussi responsable que Benoit Thomé pour obtenir sa dissolution.

Ensuite, pour qu'il y ait condamnation, il faut que l'infraction réunisse un élément matériel, un élément légal et un élément moral.
L'élément matériel, c'est la constatation de la diffusion des coordonnées de la personne. Celle ci a été constatée par huissier, donc c'est bon de ce côté.
L'élément légal, c'est la loi qui l'interdit, ici c'est l'article 223-1-1, donc c'est bon de ce côté.
L'élément moral est le plus compliqué en théorie à obtenir. Personne ne peut être condamné sans avoir eu l'intention de commettre un délit.
Il faut donc prouver/démontrer que Benoit Thomé avait conscience de faire quelque chose d'illégal en publiant ces coordonnées.

De mon point de vue, la démonstration est assez simple et rapide, et tient en 2 points :
Premier point, par l'absurde. Si l'intention de Benoit Thomé n'était pas de porter atteinte [...] à la personne, pourquoi avoir diffusé ses coordonnées ?
Second point, par une démonstration et des preuves : Benoit Thomé est coutumier du "Name and Shame", qui consiste à diffuser les coordonnées d'une personne morale ou physique, afin que l'opinion publique fasse pression.
Benoit Thomé explique lui même cette notion de Name and Shame dans la conférence sur la zoophilie qu'il a animé en février 2020 :

Pour aller dans ce sens, Benoit Thomé a expliqué à de très nombreuses reprises que son but était de désorganiser la communauté zoophile.
Il explique pourquoi dans l'extrait suivant :

Pour lui, la justice ne pourra rien contre les zoophiles.
L'argumentation s'appuie sur de nombreux exemples sur la haine de Benoit Thomé envers la communauté zoophile.
Plusieurs exemples en témoignent : son interview pour Kombini, dans le documentaire diffusé sur France 3, etc ...
Il n'a aucune confiance envers la justice, il l'explique dans le documentaire de France 3.



Note : Les extraits de la conférence de février 2020 sont légalement disponible en ligne, sur le podcast "Parole d'animaux" à l'adresse https://music.amazon.com/podcasts/c18fc62b-57d4-42b8-b4ef-d97e41023bc0/episodes/72974f5f-b48b-4f45-84fc-cccd82705c31/parole-d'animaux-confe%CC%81rence-zoophilie.
Par exemple, la définition du Name and Shame par Benoit Thomé se trouve à 1h35mn11s.