Heavy petting/amours bestiales

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Heavy Petting

Peter Singer publie en 2001 un article dans une revue dédiée à la sexualité, Nerve (www.nerve.com), qui suscitera une vive polémique dans le milieu spéciste et des associations de défense des animaux.

Partant du constat que les rapports sexuels ou le désir sexuel existent entre les hommes et les animaux mais que pour autant la bestialité fait l'objet d'une réprobation morale absolue, il y interroge le fait que la condamnation de la zoophilie soit le symptôme d'une pensée spéciste.

La traduction française de cet article est disponible sur le site des Cahiers Antispécistes qui ont consacré un numéro au thème de la bestialité.

Références

Article traduit

Le texte disponible ici est le texte intégral dans sa traduction française. Il a été rédigé par Peter Singer à la demande de Nerve Magazine qui l'avait sollicité pour rédiger un commentaire du livre Dearest Pet de Dekkers (Midas)1. L'article est paru sous le titre « Heavy Petting » dans l'édition de mars-avril 2001 de Nerve Magazine. Sources de la traduction française : les cahiers antispécistes (http://www.cahiers-antispecistes.org)

Il n'y a pas si longtemps, toute forme de sexualité ne conduisant pas à la procréation était considérée, au mieux, comme de la lubricité gratuite, ou pire, comme une perversion. L'un après l'autre, les tabous sont tombés. De nos jours, l'idée qu'il serait mal de recourir à la contraception pour dissocier sexualité et reproduction est tout simplement désuète. Si quelques religions enseignent encore que la masturbation est un « viol de soi-même », cela montre seulement combien elles sont dépassées. La sodomie ? Elle est une composante à part entière des joies du sexe et on la recommande aux couples soucieux de diversifier leur vie érotique. Dans beaucoup de grandes villes du monde, gays et lesbiennes peuvent afficher ouvertement leurs préférences sexuelles à un degré inimaginable il y a un siècle encore. On peut même pratiquer l'homosexualité dans l'armée américaine du moment qu'on n'en parle pas. La sexualité orale ? Certains ont reproché au Président Clinton le choix du lieu et de la partenaire ; d'autres ont estimé qu'il aurait dû se montrer plus honnête sur ce qu'il avait fait ; mais personne n'a osé suggérer qu'il était inapte à assurer la fonction présidentielle simplement pour s'être livré à une activité sexuelle qui, dans beaucoup de juridictions, fut autrefois un crime.


Mais tous les tabous ne se sont pas effondrés. Dans les conversations entendues ces derniers temps lors de vos soirées en société, a-t-il jamais été question de la jouissance que procurent les rapports sexuels avec son chien ? Probablement pas. Les relations sexuelles avec des animaux restent absolument taboues. Si Dekkers (Midas) - l'auteur de Dearest Pet - voit juste, ce n'est pas en raison de leur rareté. Dekkers est un biologiste hollandais et un naturaliste prisé du grand public, qui a rassemblé une masse conséquente de données pour montrer que les humains ont souvent pensé à « aimer les animaux » sous des formes qui vont au-delà de la caresse ou du bisou, et qui outrepassent l'attention qu'il convient de porter au bien-être des ressortissants d'autres espèces. Son livre comporte de nombreuses illustrations, l'élément le plus ancien étant une peinture rupestre suédoise de l'âge de bronze montrant un homme copulant avec un grand quadrupède d'espèce indéterminée. Il y a aussi un vase grec datant de 520 av. JC où l'on voit un personnage masculin faire l'amour avec un cerf ; une miniature indienne du dix-septième siècle représentant un cerf montant une femme ; une estampe européenne du dix-huitième siècle où une nonne extatique s'accouple avec un âne, sous le regard d'autres nonnes souriantes ; un tableau persan du dix-neuvième siècle où l'on voit un soldat avec un âne lui aussi ; et, de la même époque, un dessin japonais d'une femme enveloppée par une pieuvre géante qui semble lui sucer la vulve tout en lui caressant le corps de ses nombreuses tentacules.


Dans quelle mesure est-on dans le registre de l'imaginaire, des archétypes à la King Kong des époques antérieures ? Dans les années 1940, Kinsey interrogea vingt mille américains sur leur comportement sexuel, et découvrit que 8% des hommes et 3,5% des femmes déclaraient avoir eu, à un moment de leur vie, un contact sexuel avec un animal. Parmi les hommes vivant en zone rurale, le chiffre atteignait 50%. Dekkers suggère que pour les jeunes travailleurs agricoles de sexe masculin, les animaux offraient un exutoire pour des pulsions sexuelles qui ne pouvaient être satisfaites en un temps où les filles acceptaient moins volontiers d'avoir des rapports sexuels avant le mariage. D'après les registres d'audience autrichiens du vingtième siècle, dans un pays où la bestialité a fait régulièrement l'objet de poursuites, les jeunes ruraux se livrent surtout à la pénétration vaginale des vaches et veaux ; cette pratique est moins fréquente avec les juments, pouliches et chèvres, et n'a lieu que rarement avec les brebis et les truies. Il arrive aussi que ces jeunes gens mettent à profit le réflexe de succion des veaux pour leur faire faire une fellation.

En revanche, les rapports sexuels entre femmes et taureaux ou béliers semblent davantage relever du mythe que de la réalité. Pour les trois quarts des femmes qui dirent à Kinsey avoir eu un contact sexuel avec un animal, l'animal en question était un chien, et il s'agissait rarement d'un véritable rapport sexuel. Le plus souvent, les femmes se contentaient de toucher et de masturber l'animal, ou se faisaient lécher les parties génitales par celui-ci.

Tout dépend bien sûr de la façon dont on définit la notion de relation sexuelle. Le zoologue Desmond Morris a réalisé une étude qui a confirmé l'observation commune selon laquelle les filles sont plus souvent attirées par les chevaux que les garçons, et il a suggéré que « le fait d'être assise à califourchon sur un cheval effectuant un mouvement rythmique a indubitablement un arrière-fond sexuel ». Dekkers l'approuve et ajoute que « le cheval est la consolation idéale face à la grande injustice que commet la nature envers les filles en les éveillant à la sexualité des années avant les garçons de leur classe, qui eux continuent à jouer avec leurs trains électriques... ».


L'existence de contacts sexuels entre humains et animaux, et la puissance du tabou à leur encontre, révèle l'ambivalence de notre relation avec les animaux. D'un côté, surtout dans la tradition judéo-chrétienne (c'est moins vrai en Orient) nous nous sommes toujours considérés comme différents des animaux, et nous avons imaginé qu'un large fossé infranchissable nous séparait d'eux. Seuls les humains sont faits à l'image de Dieu. Seuls les êtres humains ont une âme immortelle. Dans la Genèse, Dieu donne aux humains la domination sur les animaux. La conception de la Grande chaîne des êtres de la Renaissance situait les humains à mi-chemin entre les bêtes et les anges. Nous sommes tout autant des esprits que des corps. Pour Kant, les humains possèdent une dignité inhérente qui fait d'eux des fins en soi, tandis que les animaux sont des moyens pour nos fins. Aujourd'hui, le discours des Droits de l'homme- droits que nous attribuons à tous les êtres humains mais dénions à tous les animaux- maintient cette séparation.

D'un autre côté, il y a de nombreux domaines où nous ne pouvons nous empêcher de nous comporter exactement comme les animaux- en tout cas les mammifères- et la sexualité compte parmi les plus évidents d'entre eux. Nous copulons, comme ils le font. Ils ont des pénis et des vagins, comme nous, et le fait que le vagin d'un veau puisse être satisfaisant pour un homme montre à quel point ces organes sont semblables. Il se peut, comme je l'ai déjà suggéré, que le tabou sur les rapports sexuels avec les animaux ait émergé comme composante d'un rejet plus général de la sexualité sans procréation. Mais la véhémence avec laquelle on continue à maintenir cet interdit, sa persistance alors que d'autres activités sexuelles non procréatrices sont devenues acceptables, suggère qu'une autre force puissante est à l'œuvre : notre désir de nous différencier des animaux, sur le plan érotique comme en tout autre domaine.


Il y a presque un siècle, juste après le séisme que marquait la parution des Trois essais sur la sexualité de Freud, Otto Soyka, un écrivain viennois, publia Au delà des limites de la morale. Ce petit volume incendiaire, qui ne reçut jamais beaucoup d'écho, est aujourd'hui complètement tombé dans l'oubli. Il s'agit d'un pamphlet dénonçant la prohibition des formes de sexualité « contre-nature » telles que la bestialité, l'homosexualité, le fétichisme et autres activités non procréatrices. Soyka considérait cette prohibition comme une tentative à la fois vaine et malvenue de limiter l'inépuisable diversité du désir sexuel humain. Selon lui, seule la bestialité devait être illégale, et uniquement s'il y avait cruauté envers les animaux. La position de Soyka indique qu'il y a une raison valable pour laquelle certains des actes décrits dans le livre de Dekkers sont indéniablement mauvais et devraient rester des crimes. Il arrive que des hommes utilisent des poules comme objets sexuels en insérant leur pénis dans le cloaque (un canal à tout faire où passent à la fois les excréments et les œufs). Cela est habituellement fatal à la poule, qui est parfois délibérément décapitée juste avant l'éjaculation pour intensifier les contractions de son sphincter. C'est de la cruauté pure et simple. (Mais est-ce pire pour la poule que de vivre un an ou plus, entassée avec quatre ou cinq congénères dans une triste cage métallique, si petite qu'elle ne peuvent pas étendre leurs ailes, d'être ensuite fourrée avec d'autres dans des caisses pour être conduite à l'abattoir, puis suspendue tête en bas sur une bande transporteuse, et enfin tuée ? Si la réponse est non, alors ce n'est pas pire que ce que les producteurs d'œufs infligent en permanence à leurs poules.)

Mais le contact sexuel avec les animaux n'implique pas toujours la cruauté. Qui, dans une conversation en société, ne s'est jamais vu interrompre par le chien de la maison venu s'agripper à la jambe d'un visiteur et y frotter vigoureusement son pénis ? L'hôte décourage habituellement ce genre d'activités mais, en privé, tout le monde ne refuse pas que son chien l'utilise de la sorte, et il se pourrait que des activités mutuellement satisfaisantes se développent parfois. Soyka aurait sans doute pensé que cela relève de la diversité sexuelle humaine.


Il y a quelques années, dans un colloque sur les grands singes, j'ai eu l'occasion de parler à une femme qui avait visité Camp Leakey à Bornéo. Ce centre de réadaptation des orangs-outans à la vie sauvage est dirigé par Birute Galdikas, la meilleure spécialiste mondiale de ces grands singes, parfois surnommée « la Jane Goodall des orangs-outans ». À Camp Leakey, les orangs-outans sont progressivement acclimatés à la jungle, et lorsqu'ils approchent de l'indépendance complète, il leur est permis d'aller et venir à leur guise. Alors qu'elle traversait le camp avec Galdikas, mon interlocutrice fut soudain agrippée par un grand orang-outan, dont le pénis en érection indiquait clairement les intentions. Repousser un animal si puissant n'était pas une option envisageable, mais Galdikas dit à sa compagne de ne pas s'inquiéter, que l'orang-outan ne lui ferait aucun mal, et ajouta pour la rassurer encore qu'« ils ont un tout petit pénis ». Effectivement, l'orang-outan se désintéressa d'elle avant qu'il y ait eu pénétration ; mais le plus frappant pour moi dans cette histoire est qu'aux yeux d'une personne qui a passé une grande partie de sa vie avec des orangs-outans, le fait d'être considérée par l'un d'eux comme un objet d'intérêt sexuel, n'a pas de caractère choquant ou horrifiant. La violence potentielle contenue dans la démarche d'approche de l'orang-outan a pu jeter le trouble, mais pas le fait que l'auteur des avances soit un orang-outan. La raison en est peut-être que Galdikas comprend très bien que nous sommes des animaux ; plus précisément, nous sommes des grands singes. Cela ne rend pas les rapports sexuels entre membres d'espèces différentes normaux, ou naturels, quoi que ces mots si abusivement employés puissent signifier, mais cela implique que de tels rapports cessent de constituer une offense envers notre statut et notre dignité d'êtres humains. Notes :

1. La traduction anglaise de ce livre est parue aux éditions Verso Books en 1994 (hardback) et en 2000 (paperback).

Article original

Not so long ago, any form of sexuality not leading to the conception of children was seen as, at best, wanton lust, or worse, a perversion. One by one, the taboos have fallen. The idea that it could be wrong to use contraception in order to separate sex from reproduction is now merely quaint. If some religions still teach that masturbation is "self-abuse," that just shows how out of touch they have become. Sodomy? That's all part of the joy of sex, recommended for couples seeking erotic variety. In many of the world's great cities, gays and lesbians can be open about their sexual preferences to an extent unimaginable a century ago. You can even do it in the US armed forces, as long as you don't talk about it. Oral sex? Some objected to President Clinton's choice of place and partner, and others thought he should have been more honest about what he had done, but no one dared suggest that he was unfit to be president simply because he had taken part in a sexual activity that was, in many jurisdictions, a crime.

But not every taboo has crumbled. Heard anyone chatting at parties lately about how good it is having sex with their dog? Probably not. Sex with animals is still taboo. If Midas Dekkers, author of Dearest Pet: On Bestiality, is right, this is not because of its rarity. Dekkers, a Dutch biologist, has assembled a substantial body of evidence to show that humans have often thought of "love for animals" in ways that go beyond a pat and a hug. His book has a wide range of illustrations, going back to a Swedish rock drawing from the Bronze Age of a man fucking a large quadruped. There is a Greek vase from 520BC showing a male figure having sex with a stag; a 17th-century Indian miniature of a deer mounting a woman; an 18th-century European engraving of an ecstatic nun coupling with a donkey, while other nuns look on, smiling; a 19th-century Persian painting of a soldier, also with a donkey; and, from the same period, a Japanese drawing of a woman enveloped by a giant octopus which appears to be sucking her vagina and caressing her body with its limbs.

How much of this is fantasy, the King Kong-ish archetypes of an earlier age? In the 1940s and 1950s, the Kinsey Institute asked 18,500 Americans about their sexual behaviour. It found that 8 per cent of males and 3.5 per cent of females stated that they had had a sexual encounter with an animal. Among men living in rural areas, the figure rose to 50 per cent. Dekkers says that for young male farm hands, animals provided an outlet for sexual desires that could not be satisfied when women were less willing to have sex before marriage. Based on 20th-century court records in Austria, where bestiality was regularly prosecuted, rural men are most likely to have vaginal intercourse with cows and calves, less frequently with mares, foals and goats and only rarely with sheep or pigs. They may also take advantage of the sucking reflex of calves to get them to do a blowjob.


Women having sex with bulls or rams, on the other hand, seems to be more myth than reality. For three-quarters of the women who told Kinsey that they had had sexual contact with an animal, the animal involved was a dog, and actual sexual intercourse was rare. More commonly the woman limited themselves to touching and masturbating the animal, or having her genitals licked by it.

Much depends, of course, on how the notion of a sexual relationship is defined. Research by Desmond Morris confirmed the assumption that girls are more likely to be attracted to horses than boys, and he has suggested that "sitting with legs astride a rhythmically moving horse undoubtedly has a sexual undertone." Dekkers agrees, adding that "the horse is the ideal consolation for the great injustice done to girls by nature, of awakening sexually years before the boys in their class, who are still playing with their train sets..."


The existence of sexual contact between humans and animals, and the potency of the taboo against it, displays the ambivalence of our relationship with animals. On the one hand, especially in the Judaeo-Christian tradition -less so in the east-we have always seen ourselves as distinct from animals, and imagined that an unbridgeable gulf separates us from them. Humans alone are made in the image of God. Only humans have an immortal soul. In Genesis, God gives humans dominion over the animals. In the renaissance idea of the chain of being, humans are halfway between the beasts and the angels. We are spiritual beings as well as physical beings. For Kant, humans have an inherent dignity that makes them ends in themselves, whereas animals are mere means to our ends. Today the language of human rights-rights that we attribute to all humans but deny to all non-human animals-maintains this separation.

On the other hand there are many ways in which we cannot help behaving just as animals do-or mammals, anyway-and sex is one of the most obvious ones. We copulate, as they do. They have penises and vaginas, as we do, and the fact that the vagina of a calf can be sexually satisfying to a man shows how similar these organs are. The taboo on sex with animals may have originated as part of a broader rejection of non-reproductive sex. But the vehemence with which this prohibition continues to be held, its persistence while other non-reproductive sexual acts have become acceptable, suggests that there is another powerful force at work: our desire to differentiate ourselves, erotically and in every other way, from animals.

Almost a century ago, when Freud had just published Three Essays on Sexuality, the Viennese writer Otto Soyka published a fiery little volume called Beyond the Boundary of Morals. Now entirely forgotten, it was a polemic directed against the prohibition of "unnatural" sex like bestiality, homosexuality, fetishism and other non-reproductive acts. Soyka saw these prohibitions as futile and misguided attempts to limit the inexhaustible variety of human sexual desire. Only bestiality, he argued, should be illegal, and even then, only in so far as it shows cruelty towards an animal. Following Soyka, one would conclude that some of the acts described in Dekkers book are clearly wrong, and should remain crimes. Some men use hens as a sexual object, inserting their penis into the cloaca, an all-purpose channel for wastes and for the passage of the egg. This is usually fatal to the hen, and in some cases she will be deliberately decapitated just before ejaculation in order to intensify the convulsions of the sphincter. This is cruelty, clear and simple. (But is it really worse for the hen than living for a year or more crowded with four or five other hens in a wire cage so small that they can never stretch their wings, and then being stuffed into crates to be taken to the slaughterhouse, strung upside down and killed? If not, then it is no worse than what egg producers do to their hens all the time.)

But sex with animals does not have to be cruel. Who has not been at a party disrupted by the household dog gripping the legs of a visitor and vigorously rubbing its penis against them? The host usually discourages such activities, but in private not everyone objects to being used by her or his dog in this way, and occasionally mutually satisfying activities may develop. Soyka would presumably have approved.

At a conference on great apes a few years ago, I spoke to a woman who had visited Camp Leakey, a rehabilitation centre for captured orangutans in Borneo run by Birut? Galdikas, the world's foremost authority on these great apes. At Camp Leakey, the orangutans are gradually acclimatised to the jungle, and as they get closer to complete independence, they are able to come and go as they please. While walking through the camp with Galdikas, my informant was suddenly seized by a large male orangutan, his intentions made obvious by his erect penis. Fighting off so powerful an animal was not an option, but Galdikas called to her companion not to be concerned, because the orangutan would not harm her, and adding, as further reassurance, that "they have a very small penis." As it happened, the orangutan lost interest before penetration took place, but the aspect of the story that struck me most forcefully was that in the eyes of someone who has lived much of her life with orangutans, to be seen by one of them as an object of sexual interest is not a cause for shock or horror. The potential violence of the orangutan's come-on may have been disturbing, but the fact that it was an orangutan making the advances was not. That may be because Galdikas understands very well that we are animals, indeed more specifically, we are great apes. This does not make sex across the species barrier normal, or natural, whatever those misused words may mean, but it does imply that it ceases to be an offence to our dignity as humans.

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