Antiquité romaine

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Zoophilie dans l'antiquité romaine

La tradition mythologique est pleine de rencontres entre humains et animaux, particulièrement entre des femmes mortelles et des Dieux déguisés en animal. La zoophilie est une caractéristique particulière des relations sexuelles de Jupiter lorsqu'il rend visite à Leda déguisé en cygne et à Europe déguisé en taureau. Le Minotaure est né car l'attirance sexuelle pour les taureaux de Pasiphaé était si forte qu'elle s'est déguisée en vache pour s'accoupler avec lui. Les satyres, connus pour leur voracité sexuelle, sont souvent représentés avec des caractéristiques animales.


Des simulacres de zoophilie sont utilisés dans des jeux de rôle sexuel durant la Rome impériale. Néron est supposé avoir apprécié une forme de bondage avec des partenaires hommes et femmes qu'il habillait avec des peaux d'animaux pour attaquer leur sexe, tout comme les prisonniers condamnés qui étaient attachés à des animaux sauvages dans l’arène[1]. L'historien Cassius Dio raconte comment une prostituée prétendait être un léopard pour la plaisir d'un sénateur[2]. L'acteur Bathyllus est connu pour une danse érotique dans laquelle il s'habillait en Leda s'accouplant avec un cygne[3]. La zoophilie est aussi un thème du roman d'Apulée Métamorphoses dans lequel le protagoniste, transformé en âne, est désiré par une noble et riche matrone, tout comme Pasiphaé désirait le taureau[4].

Il y a quelques preuves que des rencontres sexuelles violentes, comme dans les histoires mythologiques, étaient réalisées en punition dans l'arène. Le poète Martial loue un scénario pour sa fidélité au mythe de Pasiphaé[5]. La manière utilisée pour représenter un acte sexuel entre une femme et un taureau est matière à spéculations ; si Pasiphaé était un criminiel condamné à être torturé et tué, l'animal aurait pu être attiré par l'application sur le condamné de « sécrétions vaginales d'une vache en chaleur[6]. » Dans le roman d'Apulée, une empoisonneuse condamnée ad bestias est programmée pour avoir une relation sexuelle dans l’arène avec le protagoniste dans sa forme bestiale[7].

  1. Suétone, Vie de Néron 29; Carlin A. Barton, The Sorrows of the Ancient Romans: The Gladiator and the Monster (Princeton University Press, 1993), Modèle:P..
  2. Cassius Dio 76.8.2; Barton, The Sorrows of the Ancient Romans, p.68.
  3. Juvenal, Satire 6.60ff.; Erik Gunderson, "The Libidinal Rhetoric of Satire", in The Cambridge Companion to Roman Satire (Cambridge University Press, 2005), p.235; Blanshard, Sex: Vice and Love from Antiquity to Modernity, p.40.
  4. Apulée, Métamorphoses 10.19–22; Barton, The Sorrows of the Ancient Romans, p.68.
  5. Martial, De spectaculis 5; K.M. Coleman, "Fatal Charades: Roman Executions Staged as Mythological Enactments", Journal of Roman Studies 80 (1990), p.63; Paul Veyne, Foucault: His Thought, His Character (Polity Press, 2010, originally published 2008 in French), p.9.
  6. Coleman, "Fatal Charades", p.64.
  7. Apuleius, Métamorphoses 10.29.34; Coleman, "Fatal Charades", p.64.