Blog:2022-01-23

De AnimalZooFrance
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De la violence contre les élus

Je suis tombé, dans l'après midi, sur un débat sur CNews, sur les violences qui montent contre les élus.
J'ai déjà abordé le sujet ici, c'est un sujet qui me tient à coeur.
Une des personnes qui étaient sur le plateau expliquait que les réseaux sociaux sont une plaie, qu'il y a tout un groupe de personnes qui sont toujours "contre" : "contre ceci, contre cela".
Je souhaitais, pour les personnes qui s'intéressent un peu à ce sujet, et parce que ça concernait également le cas de la zoophilie, avec une instruction en cours suite à des menaces de mort et autres faits assez graves contre l'association Animal Cross.
Je reviendrais un peu plus tard sur cette affaire.

Nous sommes dans le monde de l'information. Jamais l'information n'a été échangé si rapidement, avec un volume si important.
Les réseaux sociaux ne sont pas un "problème", c'est simplement un média, qui permet aux personnes d'échanger des idées.
Les idées complotistes ont toujours existées dans notre pays : avant, c'était des discussions de bar, maintenant, ça se fait sur Facebook.
Mais le peuple devient de plus en plus informé, grâce à ces nouvelles technologies.

Notre système politique actuel est le même qu'il y a 50 ans.
On élit des représentants, qui sont sensés nous représenter, donner nos idées.
Le fonctionnement du système politique est le même depuis 50, voir même 100 ans : les élus n'ont JAMAIS représenté les personnes qui les ont élus.
A commencer par le Président de la République, mais encore plus les députés.
Une fois élu, un député va caresser son parti politique dans le sens du poil, pour espérer, à terme, obtenir un poste clef dans le Gouvernement (ministre) ou alors être nommé par le Gouverment comme haut fonctionnaire de l'état (préfet).

Il y a 50 ans, le peuple n'était pas content. Mais les personnes pas contentes ne savaient pas d'où venait leurs problèmes.
Ils se syndiquaient, et les syndicats faisaient des appels à la grève générale, des manifestations, divers contestations ...
Mais les réseaux sociaux et les nouvelles façons de communiquer ont changé la donne : en novembre 2018, le phénomène des "Gilets Jaunes" est apparu.
Ce mouvement, inédit, était hors cadre : pas de syndicat, pas de représentant. Il trouve naissance sur les réseaux sociaux, où le peuple commence à comprendre. Commence à comprendre d'où viennent ses problèmes, et, surtout, qui sont les reponsables.

Le peuple apprend que les députés, qui sont sensés les représenter, ne le font pas. Pire encore, ils ne font pas le travail pour lequel le peuple les paie.
Nous ne somme pas à l'apogé de ce mouvement. Je me souviens qu'étant gosse, on voyait dans des émissions humoristiques à la télévision, des séances de travail au Parlement, avec des sièges complètement vides, où des parlementaires dormaient pendant les séances de travail.
Ces parlementaires ont essayé, il y a une décennie, de répondre avec une arme magique : "Mais enfin, le travail se fait majoritairement dans les commissions !".
Mais le peuple apprend. Lentement, mais surement. Il commence à voir ces images où les députés dorment, sont absents.
Le peuple commence à se poser la question: "pourquoi il dort, au lieu de se battre pour moi ? Moi qui lui ai donné mon mandat pour me représenter !?".
De plus en plus, le peuple interpelle, gentillement ses députés : envoie de mails, interpellation sur les réseaux sociaux, comme Twitter.
Et le peuple commence à se lasser de ne pas avoir de réponses.

Pour le moment, le peuple commence juste à appréhender cette nouvelle manière de faire de la politique. Comme un enfant qui a honte de lever le doigt pour interpeller son maitre d'école.
D'abord timide, certains citoyens commencent à lever le doigt sans hésiter. Pire, si le maitre d'école fait semblant de les ignorer, ces élèves se lèvent, et interpellent verbalement le maitre d'école.
Celui ci essaie, pour le moment, d'user de son autorité : "Asseyez vous ! Taisez vous ! ou je vous envoie au directeur !"
Pour le moment, ça fonctionne, mais de moins en moins.

Donc, oui :

  • le fait que le peuple s'appercoive de plus en plus qu'il est traité comme de la merde par ses élus
  • le fait que le peuple n'hésite plus à demander des comptes à ses représentants
  • le fait que les problèmes s'accumulent et que le peuple a de plus en plus de problèmes

tout ces accumulations expliquent la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui.

Je ne cautionne pas cette monté de la violence dans les rapports entre le peuple et ses élus.
Je regarde, je commente, mais je ne participe pas.
J'ai été éduqué à suivre les règles. Je n'ai jamais rien volé, je respect le code de la route à la lettre.
J'ai essayé, à plusieurs reprises, de faire ce qu'on m'a dit de faire en tant que citoyen : j'ai été voter aux présidentielles, aux législatives.
Cela fait plus de 10 ans que j'essaie d'informer mon député lorsque je l'estime n'écessaire.
En plus de 10 ans, le fait d'avoir suivi scrupuleusement les règles m'a conduit dans une impasse : jamais de réponse, au mieux un silence, au pire un déni.
J'en veux pour preuve ce mépris du député du Nord, Dimitri Houbron, lors de l'examen de la prosposition de loi visant à interdire la zoophilie :

Voilà ce qu'il se passe lorsque le peuple suit les règles que la politique lui oblige de suivre : moqueries et mépris.
Voici un autre exemple : la réponse de la député Aurore Berger, après l'envoie d'un courrier groupé aux députés, pour les informer du sujet de la zoophilie :
Aurore Berger Mépris réponse email.PNG
Il y a encore plus longtemps, lorsque j'ai découvert la politique, avec la loi Hadopi, qui luttait contre le téléchargement illégal sur Internet, j'avais obtenu un rendez-vous avec mon député, qui était maire d'une grande ville en région parisienne.
Après lui avoir exposé mon point de vue sur cette loi, il m'a simplement répondu qu'il ne connaissait pas ce sujet, qu'il était spécialisé dans les énergies renouvelables.
Il n'était pas là pour représenter ses administrer, mais défendre ses points de vue sur ce sujet.
Pour le reste, comme sur le cas Hadopi, il s'en remettrait à l'avis du rapporteur de la loi, donc du Gouvernement.
Ceux ne sont là que 3 des échecs que j'ai obtenus en essayant de suivre les règles du jeu.

Je ne cautionne pas les personnes qui en arrivent à la violence. Mais je les comprends, même si je les condamne avec force.
Mais il est temps que nos représentant, au lieu de crier à l'infamie comme dans ce débat sur CNews, comprennent qu'ils doivent changer, et commencer à faire le travail pour lequel ils sont payés par nos impôts.

Je vous parlais au début d'Animal Cross.
Certains d'entre nous sont sous le coup d'une instruction judiciaire, suite à une plainte contre X de Benoit Thomé, président de l'association Animal Cross.
Des auditions vont avoir lieu dans quelques jours par la juge d'instruction.
Je ne vais pas parler plus en détail du fond de cette affaire, vous pouvez trouver toutes les informations sur la page dédiée : Information judiciaire ouverte en 2021.
Ce qui m'intéresse ici n'est pas le lien entre les 3 personnes mises en cause dans cette affaire (qui, je le répète, sont innocentes, et la justice le démontrera aisément), mais la violence dont à faire l'objet M. Thomé.
Je vais partir de l'hypothèse que les menaces reçues par M. Thomé sont vraies, et ne sont pas des preuves inventées.
Voici un résumé de ce qui lui est arrivé, à lui et à son épouse :

  • Réception par son voisinage de courriers, avec sa photo et ses coordonnées, l'accusant d'avoir envoyé une photo de son pénis à une mineur de 15 ans par WhatsApp
  • Harcèlement via des messages diffamants (dont la véracité ne peut être établie) sur les réseaux sociaux
  • Réception de menaces de mort utilisant le terme "fatwa"
  • Réception de menaces de mort, en identifiant sa ville, en le menaçant de violer son épouse et tuer son chien
  • Utilisation du nom de son association, Animal Cross, pour contacter une association musulmane pour tenter d'attiser la haine des musulmans contre M. Thomé
  • Réception d'une commande faite en son nom, sur le site Photobox, de 3 photos d'adolescentes dénudées.
  • Tentative d'incendie des locaux de son association Animal Cross.

J'arrête là les exemples, vous pouvez trouver la liste exhaustive sur l'article dédié à cette affaire.
Ce qui m'intéresse ici ce n'est pas de savoir qui est l'origine de ces menaces, mais de montrer cette violence qui résulte d'un dialogue impossible.
Je sais que des personnes ont tenté de débattre avec M. Thomé. Ca a été possible lors de la première conférence d'Animal Cross, où Benoit Thomé ne savait pas qui il avait en face de lui.
Mais, dès qu'il a su à qui il parlait, le dialogue a tout simplement été impossible.
M. Thomé s'en prend à plusieurs groupes d'individus, avec des méthodes qui frollent la légalité.
Les défenseurs des animaux ne sont pas connus pour respecter les lois, d'où la mise en place il y a quelques années de la Cellule Déméter.
Dans l'actualité récente, il y a d'ailleurs ce que l'association Animal First appelle "le 1er procès de la Cellule Démeter" ("Animal1st Vs Demeter").
"Animal First" est le nom d'une association de protection des animaux, qui s'introduit de façon illégale dans des élevages, pour sauver des animaux de l'abatoir.
Voilà sa présentation, tirée de sa page Facebook :

Qui sommes-nous ?
Collectif français, antispéciste donc abolitionniste, aux discours et actions radicales, car il est plus que temps de l'être.
La cible prioritaire sera l’élevage des animaux destinés à la consommation alimentaire humaine.

Sur son site web, on apprend que l'association va être jugée au tribunal du Mans ce 28 février.
On y apprend les méthodes d'action de cette association aux méthodes courantes chez les animalistes.
Un détail qui m'a interpellé, dans le récit des perquisitions ([https://www.animal1st.fr/repression source) :

Une cinquantaine de scellés rien que sur la perquisition d’un seul domicile le 10 novembre, et probablement le double au total sur les 9 perquisitions.
Ils prennent tout, ils râtissent large, car ils y sont autorisés, incités.
Tout le merchandising Animal1st, des dizaines de notes, cahiers, documents, plus de 10 000€ en liquide, et peut-être autant en matériel électronique, téléphones, ordinateurs, tablettes, drone, et même un véhicule.

Comment une association de défense des animaux peut avoir, en liquide, plus de 10 000€ ?!!!
J'ai déjà abordé ici le sujet du financement des associations de défense des animaux, avec des comptes non publiés, non mis à jour, des obligations administratives non tenues, etc... Mais là, c'est assez incroyable.

Mais revenons à Animal Cross. Ces menaces sont l'illustration de la réponse de personnes mises en cause par l'association, lorsque le débat est impossible, lorsque la frustration est trop grande.
Autre lieu, mais méthodes identiques : Un loup retrouvé pendu devant une mairie des Hautes Alpes (source).
Surement l'oeuvre de chasseurs, ou d'éleveurs.

Mais nous ne sommes qu'au début de cette violence de la société. La violence provient de la frustration, lorsqu'il est impossible de se faire entendre.
Les animalistes n'arrivent pas à se faire entendre des politiques : leurs actions se font violentes et illégales. D'où la cellule Démeter. D'où le procès le 28 janvier prochain d'Animal F1st.
Animal Cross n'arrive pas à se faire entendre, alors M. Thomé pratique le Name And Shame, tiennent des propos violents, peut être mensongés, comme récemment contre les chasseurs.
Sur le site jaimelachasse.fr ([https://www.jaimelachasse.fr/actualites-chasse/les-chasseurs-sont-violents-avec-leurs-chiens-selon-animal-cross-2 source), un article dénonce la position d'Animal Cross sur la chasse.

Bref, tout ça pour vous dire que la société ne devient pas plus violente par essence, elle l'a toujours été. Mais avant, cette violence était canalisée.
Aujourd'hui, le peuple communique, pense, réfléchit, s'apercoit (à tort ou à raison) qu'on les prend pour des cons. Et pas que le Gouvernement, mais aussi les associations, les lobbys, les parlementaires...
Cette violence n'ira pas en diminuant, tant qu'une nouvelle façon de canaliser ces frustrations verra le jour.